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 SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes...

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G. Nolan Bratford
G. Nolan Bratford
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MessageSujet: SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes...   SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes... EmptyMer 27 Oct - 1:28

SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes... Vd21-53 SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes... A1-4
« Et il y a les mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire et je voudrais les vivre »

« Un whisky » La tète ailleurs, j’acquiesçais, jetant un regard hasardeux vers la vieille télé d’angle qui, d’ordinaire diffusait des match de basket, de baseball ou tout autre sport sur lesquels certains faisaient des paris. Aujourd’hui, aucun match n’était diffusé. Le seul sujet de conversation, à la télé, comme dans le bar, était le même. Les événements de la matinée. Ces images qui nous étaient apparus. Tel un rêve. Tel un songe lointain. Mais tellement réel à la fois. Des images comme arrachées à une autre réalité. Une réalité trop douloureuse pour être réelle. Une réalité qui m’avait laissé un gout amer quand, en me réveillant, j’affichais un air hagard, comprenant malgré moi, ce qu’allait m’annoncer ma petite amie avant que tout ne s’arrête, avant que l’avenir ne décide de me donner un avant gout de ce qui m’attendait. L’enfer. Elle n’avait rien eu à dire. Elle n’avait rien osé dire. Je n’avais pas posé de question, bien trop mal à l’aise. Me contentant de me lever, titubant à moitié sur le parquet froid, passant ma main dans mes cheveux tout en essayant d’imbriquer mes idées les unes aux autres. Ce ne pouvait pas être un simple rêve. J’avais tout ressentis… Jusqu’à la sensation de la peau de… De Seren sur la mienne. Je chassais cette idée de ma tète, je la chassais avec force mais, telle un boomerang, ces images me revenaient sans cesse. Comme un souvenir obsédant et entêtant. Comme une douleur poignante. C’est alors qu’un plateau se posa sur mon comptoir, laissant apparaitre des ongles vernis mais écaillés que je ne connaissais que trop pour les avoir vu en rêve ce matin même. Je ne levais pas les yeux vers elle, préférant fuir son regard, ne lui adressant pas même un bonjour, rien. Je ne voulais rien à voir à faire avec elle. Déjà que d’ordinaire, elle était le genre de personne que je préférais fuir du fait de son caractère, de son tempérament et de ses fréquentations… Aujourd’hui, je n’avais qu’une envie, lui hurler de se casser. Ou mieux, rentrer me coucher et oublier ce mauvais rêve, oublier cette horrible journée. Toutes ces histoires de flash, toutes ces idiotes théories sur des visions du futur… Mais, je ne pouvais pas me le permettre, j’avais trop besoin de ce boulot.

J’entendis alors sa commande d’une oreille distraite et, après avoir posé le whisky sur le comptoir, je me tournais vers l’étalage de bouteille qui s’étendait face au mur. J’essayais alors de me calmer, de me concentrer, de ne plus penser. A rien. A personne, de me vider la tète. Je voulais fuir, devenir une mouche et m’envoler par delà ce bar, voler jusqu’en Europe et, plus loin encore. Loin d’ici, loin de tous ces flash infos, de ces histoires d’accidents dramatiques qui avaient eu lieu ce matin, loin de toutes ces histoires que tous racontaient. Je n’avais encore parlé du miens à personne. Pour la simple et bonne raison que j’aurais préféré ne jamais avoir rêvé, j’aurais préféré voir le noir total plutôt que ca, plutôt que d’avoir ressentis cette peine au fond de moi, plutôt que d’avoir ressentis la douleur de ces bleus sur ma peau… J’agrippais alors une bouteille, puis, une seconde, remplissant chaque verre d’un geste détaché et mécanique. Un geste que je ne faisais que trop souvent, tous les soirs. Je me faisais penser à un robot. Bien trop mal à l’aise pour me retourner. Bien trop dans mes pensées pour être concentré sur ce que je faisais. Mais, bientôt, la commande fut prête et, je n’eus pas d’autre choix que de me retourner, un verre dans chaque main, verre que je posais sur le plateau toujours posé sur le bar avant de me retourner pour attraper les deux autres verres. Mais, cette fois, la situation fut différente. Je ne parvins pas à garder mes yeux baissés et, ceux-ci croisèrent le regard de la jeune serveuse et alors, je sentis mon cœur manquer un battement, et les doigts de ma main gauche lâcher mon emprise autour du verre que je tenais dans la main. Alors, je déglutis et grimaçais d’un air gêné tandis que des bris de verre se répandaient sur le sol, mêlé à un liquide orangeâtre…
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Seren Mohr
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MessageSujet: Re: SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes...   SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes... EmptyVen 29 Oct - 20:36

❝ you know it’s easier to pull the trigger than play guitar, easier to destroy than to create. ❞

J'étais dans une mauvaise défonce, persuadée que la veille n'avait existé. Je n'avais pas eu besoin de ce chaos pour me rendre compte du côté pathétique de ma misérable vie. Et j'en arrivais encore à me demander, pendant que je cherchais à effacer le mascara qui avait coulé sur mes joues, comment, je n'avais pas terminé dans un caniveau, ou simplement pendu quelque part, comme si je cherchais à donner à ma futur mort un côté glauque, artistique, pour les gens de notre époque. Parce que ma vie et mon existence, était un déchet, pourtant, je continuais à m'infliger cette souffrance, comme les espèces de masochistes qui attendent juste de se prendre une grande claque dans la tête avant d'en redemander. Et c'était ce que je venais de prendre : une bonne trempe mentale, histoire de me faire redescendre de mon petit nuage où mes amis les bisounours se baladaient. J'étais un déchet social, bonne qu'à baiser, sniffer, et crever. Mes parents, je les avais détester, mon père, un gars qui n'a jamais servi à rien, sauf à me donner naissance, et encore, je n'étais pas sûre que ça soit franchement une réussite. Ma mère, une folle, le genre à se planter un couteau dans le bras juste pour savoir si elle pouvait encore ressentir des émotions. Et moi, entre les deux, un côté désespérée, et barrée, avec un besoin urgent de me faire comprendre. Parce que je n'étais pas comme les gens de la nouvelle génération. Je me défonçais pas pour m'amuser, pour mieux coucher. C'était surtout pour oublier au combien j'avais gâché l'élément qu'on appelle : la vie. J'avais eu des opportunités pour m'en sortir, des tas. J'arrivais même plus à les compter, mais je mettais détourner, appréciant cette route, ce mauvais chemin, m'y enfonçant un peu plus à chaque pas. Ouais. Je savais que j'étais irrécupérable, qu'avec ou sans moi, c'était pareil. En réalité, c'était un cri de détresse.Alors, ce flashforward – comme ils appelaient ça, n'avait fait que m'enfoncer d'avantage dans mon trou. J'enviais les gens qui n'avaient rien vu. Parce que ça voulait dire qu'eux, ils allaient bientôt en finir, tandis que moi, j'avais beau m'infliger les pires saloperies qu'il existe sur cette Terre, ce flash, malgré son contenu, ne faisait que dire que j'allais toujours être là en avril 2011. Et Dieu que ça me faisait chier.

Et c'était dans un élan de bon sens, qu'après avoir retirer mes vêtements de la veille, pour en enfiler des propres, je me dirigeais à grand pas vers le Fireside Pub. Et pour la première fois de ma vie, je ressemblais à un humain normalement constitué, pas le maquillage qui part en vrille, pas les cheveux qui sentait encore le cannabis, et des vêtements qui sortait de la machine. Comme quoi, les miracles n'arrivait pas toujours qu'à Lourdes. Puis ma misérable vie avait repris son cours, à servir des verres que j'avais plutôt envie de boire, puis, se fut dans un geste de bon sens, que je me souvins enfin que j'allais devoir côtoyer le garçon qui avait été l'acteur principal dans mon flash. C'était de cette façon que je compris enfin le sens étrange de toute la scène, et combien il me serait éprouvant de devoir le regarder, parce que outre le fait d'être en vie, je me retrouvais avec lui, dans le même lit, en avril 2011, et bien que l'idée globale ne m'affectait pas plus que ça, je ne me souvenais que trop bien la façon dont nos rapports étaient bref et souvent froid. Si j'avais su que la situation se montrerait si délicat, j'aurais prétexté un mal de gorge, et je serais rester chez moi à manger des chips devant ma télévision tout aussi pathétique que le reste. Alors que je prenais commande, la minute suivante, celle-ci se retrouva sur le sol, dans un silence gêné, pendant que je détournais soudainement le regard du jeune homme, bien que sa maladresse m'attirait alors un bref sourire. « Je ne te savais pas si maladroit. » Ma phrase aurait du sonner plus comme quelque chose d'amusant, mais cela ne renforça que d'avantage la situation de malaise. Apportant les trois verres aux clients, je revins vers le bar, avant de passer derrière celui-ci pour essuyer ce désastre. En ignorant tout simplement Nolan, alors que mes mains tremblantes ramassés le verre cassé, sans m'échapper à une énième souffrance. « Merde! » Je venais de me blesser avec le verre. Portant ma blessure à ma bouche, cela ne m'empêcha pas de mettre le verre brisé dans la poubelle, soudainement irrité par la situation ou par ma blessure.
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G. Nolan Bratford
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MessageSujet: Re: SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes...   SEREN ll Si tu crois un jour que tu m'aimes... EmptyMer 3 Nov - 19:18

L’un des quatre verres venait de m’échapper des mains et, je me sentais soudainement stupide. Cela faisait des années que je travaillais ici. Depuis ma dernière année de lycée. Depuis que j’avais été en âge de boire de l’alcool et donc, d’en servir. Et, je n’avais jamais laissé tomber un seul verre. Pas même mon premier jour en temps que barman. J’en avais fais tomber quelques uns. Au tout début. Alors que je n’étais qu’un serveur à l’essai. Mais, les deux premiers jours seulement. C’est pourquoi j’avais rapidement été promu barman, manipulant d’avantage les bouteilles que les verres ou les plateaux. Mais aujourd’hui, c’était différent. C’était comme si tout était différent. Moi y compris. Et, je me sentais mal, si mal devant ce constat. Je restais là, comme un idiot, contemplant le verre brisé à mes pieds tandis que Seren s’affairait. Elle était déjà loin, son plateau à la main, sa commande, un verre en moins, bientôt servie. Elle se comportait comme une vraie professionnelle. Je n’appréciais pas cette fille. Je n’aimais pas son tempérament, sa façon d’être. Tout le monde savait qu’elle buvait comme un trou, que c’était une pauvre paumé qui se faisait sauter par tous les mecs qui passaient, qu’elle ne devait même pas connaitre la moitié des prénoms des mecs avec qui elle couchait, tout le monde savait qu’elle était stone la moitié du temps. Et pourtant, de nous deux, c’était elle la plus professionnelle des deux. Elle avait la tète haute et agissait comme si de rien n’était. Alors soudain, tandis que j’entendais le claquement de ses talons sur le sol du pub, je réalisais que, peut être, ils se trompaient. Peut être que tout ce que nous avions tous vu ce matin lorsque nous avions perdus connaissance, ce n’avait rien n’était d’autre qu’un rêve. J’avais rêvé d’elle et, elle avait rêvé d’autre chose, de quelqu’un d’autre, ou bien elle n’avait pas rêvé du tout. J’avais entendu dire que certaines personnes n’avaient rien vu durant leur perte de connaissance. Carson m’avait notamment dit que, pour elle, tout n’avait été que le noir complet. Peut être donc, que cela n’avait pas été des images du futur. Non, ils avaient surement tort. Comme toujours, les médias faisaient tout un foin de pas grand-chose. Ils inventés des histoires pour faire de l’audience et, nous voulions y croire. Mais, ils se trompaient. Je commençais à en avoir l’intime conviction. Ou, tout du moins, je voulais y croire. Car, ca voudrait dire que Quinn ne me quitterait pas, que je ne finirais pas au plus bas, des bleus sur tous le corps, dans le lit d’une fille qui représente tout ce qui m’insupporte.

« Je ne te savais pas si maladroit. »
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