Someone told me i should take, caution when it comes to love : i did.

C’est en sursaut que je me réveilla. Je ne sais pas combien de temps je venais de dormir, mais les jours de repos n’avaient pas un bon effet sur moi. En plus de ça, mon chien hurlait depuis tout à l’heure pour que je le sorte, et je pense que mes voisins devaient être en rogne contre moi. Mais bon, j’avais l’habitude. De vous à moi, il m’arrive souvent de faire du bruit - sans faire exprès hein - et les déranger. Il faut bien faire vivre cette bande de petits bourges qui ont une vie pathétique dans leur appart de Brooklyn. J’avais un seul voisin qui sortait du lot, et qui d’ailleurs venait de sonner à ma porte. J’ouvris, et en voyant ma tête, il me proposa d’aller promener mon chien à ma place, pendant que je préparais du café. Marché conclu. Je referma la porte et me dépêcha d’aller m’habiller. Non pas que je sois nue, mais disons qu’il ma fallait une tenue un peu plus jolie pour sortir. J’enfila un jean moulant, ainsi qu’un petit haut et un blazer, prit mon sac à main et sortie. Non mais vous pensiez vraiment que j’allais faire du café alors que je ne sais même pas faire une omelette ? Et bien non ! J’allais aller chercher du café, nuance. J’attrapa un taxi, qui m’emmena tout droit dans le Bronx. Et oui, c’est là bas qu’on trouve les meilleurs cafés du monde, et puis il me fallait des cigarettes magiques. Rien de mieux pour accompagner un café. Je sais ce que vous pensez: une flic qui fume des pétards, ça fait mauvais genre. Mais justement, j’ai accès à tout ce qui concerne la drogue, puisque mon job est de faire en sorte d’arrêter les trafics. Donc j’en profite pour me servir, sans jamais me faire prendre. Je ne suis pas la seule à faire ça croyez moi !

Seule face au vent, je dois dire que mon esprit était un peu ailleurs, malgré l’animation du quartier. C’est alors que j’entendis un peu trop d’animation à mon gout, et que mon téléphone sonna. C’était la centrale, qui m’envoyais la description d’une altercation dans un bar, justement situé dans le Bronx. Tant qu’à faire, autant que je serve à quelque chose ! J’avais toujours mon insigne dans mon sac à main, et mon arme dans le dos - juste au cas où. Je fis mon entrée dans le bar en question, qui était bien remplit. Deux hommes étaient entrain de se battre.

KATARA - « On se calme ! Arrêtez vos conneries si vous voulez pas que je vous embarque au poste ! »

Habituellement, j’étais beaucoup plus méchante que ça, mais là je ne sais pas pourquoi j’avais été un peu moins sévère. Les deux hommes furent séparés, et j’appela une voiture pour les emmener au poste, histoire de leur éclaircir les idées. Vu l’heure, c’était trop tard pour le café. Je m’installa donc au comptoir, et sans même regarder le barmaid, commanda.

KATARA - « Une tequila grenadine sans glace merci »

C’est alors que je leva la tête, et reconnu le mec qui se tenait face à moi.

KATARA - « Nolan !? »

« La vie ne cesse pas après les ruptures,
le fil du temps ne casse pas. »

« Declan ! » Le type assis face à moi au comptoir se retourna en entendant ce qui devait être son prénom alors qu’un autre type, à l’air peu commode, marchait vers nous d’un pas précipité, attirant sur lui tous les regards. Le prénommé Declan grimaça tout en se levant de son tabouret pour faire face à l’homme qui était à présent à sa hauteur. Il voulu esquiver le coup mais, ce fut peine perdue. Un coup de poing plus tard et, le voila qui s’agrippe au bar pour ne pas tomber. Son verre n’eut pas la même chance et, tomba sur le sol avec fracas, laissant son contenu se répandre sur le sol déjà sale… En temps normal, j’étais le premier à intervenir pour éviter qu’une bagarre n’éclate dans ce que je considérais comme étant mon bar depuis le temps que j’y travaillais. Seulement, aujourd’hui, je n’en avais pas envie. Je me contentais alors de pousser un profond soupir, me rappelant soudainement de cette douleur sur ma peau, des bleus, de mon arcade légèrement rougie, comme si elle venait tout juste de cicatriser. Me rappelant de mes muscles m’étant douloureux. Cette vision, ces images. Elles m’avaient semblé si réelles, la douleur était réellement là, je la sentais dans tout mon être, je l’avais sentie comme si j’avais été réellement blessé. Je sentais encore mes muscles engourdis par l’effort. Et, moi qui avait toujours refusé de me mêler aux bagarres quand j’étais gamin et que mes voisins et connaissances entrés dans des gangs, moi qui avais toujours critiqué mon frère dont la violence dont si savait si souvent faire preuve, moi qui tentais toujours d’adoucir les angles et de régler les conflits de façon pacifiste… Aujourd’hui, je n’en sentais ni la force, ni l’envie. Je me contentais de regarder ce grand costaud avec une barbe de trois jours cogner sur la gueule de mon client, comme si de rien était, comme si tout était tout à fait normal. C’est alors qu’une des serveuses balança son plateau à travers le comptoir tout en me fusillant du regard « Nolan, fais quelque chose pu*ain ! » Attrapant le plateau pour le ranger sur le présentoir à bouteille, j’ignorais sa remarque, au point qu’elle se décida elle même à faire quelque chose, contourner le comptoir pour faire le 911. Je la regardais faire du coin de l’œil, toujours aussi impassible alors qu’elle réclamait une patrouille au plus vite. Mais le pauvre Declan avait déjà le nez en sang et les pommettes rougies par les coups tandis que, nonchalamment, j’essuyais un verre. « Crétin » m’adressa la serveuse tout en récupérant son plateau pour se diriger vers une table qui venait de se libérer. Une nouvelle fois, je l’ignorais, tout en sachant pertinemment qu’elle avait raison. Après tout, pour avoir cru que Quinn accepterait de m’épouser, il fallait vraiment que je sois un crétin de première.

C’est alors que la police fit son entrée. La plaque en avant, se dirigeant vers mes deux amis, annonçant fièrement qu’elle allait les embarquer au poste. Une voiture de patrouille fut ensuite appeler tandis que Declan et son ami étaient séparés, et que la serveuse ramassait les débris de verres. Je levais alors les yeux au plafond avant de me tourner vers le mur pour ranger le verre sur le présentoir. « Une tequila grenadine sans glace merci » Attrapant un autre verre puis, les bouteilles, j’énonçais d’une voix détachée « A vos ordres ! » tout en préparant la boisson puis, au moment où je me retournais pour déposer la commande, je me retrouvais face à face avec le passé… Après les visions du futur, la visite du passé. Le créateur avait-il donc décidé de me rendre fou ? « Nolan !? » Je lui adressais alors un sourire forcé, agrémenté d’un regard plein de haine tout en posant son verre devant elle. Quand on parle de crétinerie et de fille me lâchant alors que je suis fou amoureux d’elle… A croire que le karma en avait après moi. D'une voix dédaigneuse, je m'adressais alors à elle « En personne, toujours en vie et bossant dans un bar miteux ! Oui, tu peux le dire, tu as bien fait de me larguer, ton très cher père n’aurait jamais supporté que tu sortes avec un raté comme moi. » Un nouveau sourire, hypocrite cette fois ci puis, j’ajoutais. « Sur ce, à la tienne ! » puis, je m’éloignais, retournant à mon étalage de bouteilles.

Je ne m’attendais absolument pas à croiser Nolan. Moi qui pensait avoir tiré un trait sur le passé, voilà que maintenant je me retrouvais face à lui. Vu la manière dont il m’avait regardé, j’en conclue que Nolan m’en voulait toujours de l’avoir lâcher comme un vieux sac à main que l’on ne portera plus jamais. Excusez la comparaison, mais c’est la vérité. Si j’avais rompue avec lui, c’était tout simplement parce qu’il commençait à être amoureux de moi, et que je ne voulais pas d’une relation comme ça. L’amour n’est pas fait pour tout le monde, et je fais partie de ceux à qui l’amour n’a jamais sourit et à qui il ne sourira jamais. Je fais partie de ceux qui ne peuvent être heureux, mais je le vis bien merci.

NOLAN - « En personne, toujours en vie et bossant dans un bar miteux ! Oui, tu peux le dire, tu as bien fait de me larguer, ton très cher père n’aurait jamais supporté que tu sortes avec un raté comme moi. »

Ce qu’il y avait de marrant avec ce garçon, c’est qu’il avait cette façon de vous lancer la perche… C’en était même trop facile ! J’eus un sourire nerveux, accompagné d’un léger rire. Apparemment, ce cher Nolan avait décidé de m’en mettre pleins la figure ce soir, mais je ne comprenais pas pourquoi il se dévalorisait à chaque fois. Peu importe, je n’était pas là pour être gentille, et tout le monde savait à quel point je n’avais aucun scrupule à enterrer les gens encore plus bas que là où ils en étaient arrivés avec leur vie minable.

KATARA - « Tu n’es pas un raté Nolan, tu es un looseur.. Tu vois la nuance ou pas !? »

Dans le fond, il me faisait de la peine car s’était tout de même un mec gentil. Mais justement, il était bien trop gentil. Les femmes comme moi préfèrent les bad boys, pas les bisounours. Si j’avais été si méchante et dure avec lui dans le passé, c’était justement pour qu’il gagne un peu en caractère, qu’il est ce côté un peu rebelle qui fait craquer tout le monde. Occupé à faire ce qu’il avait à faire, il me lança un « à la tienne » genre pour éviter toute conversation en faisant le mec occupé. Je savais qu’il n’avait pas envie de me parler, peut être était-ce pour ça que moi j’avais terriblement envie de le faire ? Vous savez, c’est comme quand on vous déconseille de faire un truc ou de parler à quelqu’un, généralement vous le faite quand même. Et bien là, c’était pareil. Surtout qu’en plus, à cause de l’altercation, le bar était quasiment vide. Je leva mon verre, en le regardant avec un air à la fois coquin et méchant avant d’ajouter quelques mots…

KATARA - « Au passé ! »

J’avala mon verre d’une traite, et regarda autour de moi. Moi qui pensait m’amuser dans ce bar, je m’étais bien trompée. Il fallait que je m’occupe, histoire de ne pas être venue pour rien. J’avais donc décidé que mon occupation du moment serait d’enfoncer le couteau dans la plaie comme on dit. Quand on vous met un jouet sous les yeux, autant en profiter !

KATARA - « Alors dis moi beau gosse, comment ça va au pays des bisounours ? »