caractère :

responsable

fille à papa

un peu dingue.

influencable

débordante d'énergie

à l'écoute.

prend tout à coeur.

jalouse

Ma petite entreprise
Ma locomotive
Avance au mépris des sémaphores
Me tire du néant

Cher journal,


Il y a bien longtemps que je n'avais pas mis mon nez dans mes anciens journaux intimes. Mais une nouvelle vie mérite une nouvelle page, et mieux encore un nouveau journal. Me voilà toute neuve, moi Quinn Spencer Roberts, dernière de la famille. Si j'avais cinq ans et que vous me demandiez de faire un dessin de ma famille, il y aurait trois personnes : mon père, Carson -ma grande sœur- et moi même. L'oubli de ma mère n'est pas par colère ou rancune mais bien parce que je ne l'ai jamais connu. En effet, peu de temps après avoir accouché ma mère est décédée. On peut dire que j'ai tué ma mère par ma seule venue au monde. Pas mal pour un nourrisson. J'ai beau en blaguer maintenant, j'ai vécu toute mon adolescence à faire cette satanée crise de fille qui n'a jamais connu sa mère, qui en souffre et qui de ce fait fait n'importe quoi. Oui, après des années de galère que j'ai fait subir à ma sœur et mon père, je suis de nouveau la Quinn que tout le monde a toujours connu. Blonde, naturelle, naïve, j'ai toujours été la préférée de mon père qui voulait me protéger de tout ce qui se trouvait à l'extérieur quitte à en devenir trop psycho-rigide. Ma sœur quant à elle a toujours été maternelle envers moi, prenant la place d'une mère. Oui, j'avoue que dès qu'elle recommence je me fâche parce que j'aspire à une liberté et une indépendance qu'elle refuse de voir, mais de l'autre côté j'apprécie le fait qu'elle se soucie de moi. Vraiment. Alors je passe au dessus. Je râle, et je reviens la câliner. Et puis alors que notre famille était très bien comme elle était, mon père a eu la ' brillante ' idée de se remarier. Je n'ai rien contre ma belle mère, mais le fait qu'elle prenne la place de ma mère ne me plait pas. Plusieurs fois, elle a tenté de se rapprocher de moi, de devenir ma confidente, en vain. Je n'avais beau pas connaître ma mère, je ne me voyais pas copiner avec quelqu'un qui prenait sa place. Alors je me suis rapprochée de Carson. J'étais devenue son padawan et elle ma Jedi. Je faisais tout ce qu'elle faisait, devenant rapidement son bras droit. Je grandissais plus vite que les enfants de mon âge, passant mon temps avec les amis de ma sœur et n'ayant que peu d'amis de ma classe - pratiquement que des garçons-. Alors que Carson ne prêtait pas attention aux dires de mon père, je faisais tout pour ne pas le contrarier et être la fille parfaite. A vrai dire je n'ai pas d'arguments assez bons pour comprendre pourquoi j'agissais de cette façon avec mon père, peut être de la crainte, sûrement la peur de l'abandon du seul parent qui me reste. Au lycée, je passais mon temps entre Carson et son groupe d'amis, et le mien avec Lukas, mon meilleur ami depuis les bacs à sable. Nous sommes très liés. Lukas sait ce que je vais faire avant que je le fasse. Il est l'un des seuls à réussir à me calmer lorsque je suis survoltée. Oui, notre relation était parfaitement saine, sans ambiguïté.


Et puis il y a eu ce fameux bal de charité. Celui où je n'avais aucun cavalier et que donc par conséquent je voulais éviter. A vrai dire, plusieurs types m'avaient proposé de les accompagner, mais j'avais toujours refusé. A vrai dire, je n'aimais pas la façon dont ils me regardaient comme si j'étais un simple jouet qu'ils pourraient retourner à leur guise à la fin de ce bal et ignorer par la suite. Lukas m'avait alors appelé. Il m'avait déposé une robe de bal versace, et m'avait ordonné de l'accompagner. Ce que j'ai fait, avec grand plaisir, voyant mon meilleur ami comme le seul garçon de 17 ans dont je pouvais avoir confiance. La soirée avait été parfaite, réellement. Nous avions bu, rit, dansé...et puis il m'a raccompagné jusqu'au seuil de ma porte. Seuil qu'il a dépassé après m'avoir embrassé pour prendre ma virginité. Oui, cette soirée avait été parfaite. Seulement Lukas comme moi avions décidé de ne rien dire. Jamais. A quiconque. C'était notre petit secret, notre merveilleux secret qui me tord le cœur. J'ai l'impression de mentir à tout le monde, de ne pas être franche avec Nolan, et je déteste ça.


Après le diplôme, j'ai quitté la maison familiale pour me trouver dans mon propre appartement à Manhattan, pour poursuivre des études de médecine. Trois ans plus tard et après avoir choisi la psychiatrie comme spécialité, j'ai voulu passer ma soirée dans un bar, pour me détendre, pour fêter mon succès. J'ai alors fait la rencontre de Nolan, barman qui cherchait manifestement à me draguer. J'avais résisté un moment, paraissant inintéressée par lui. Oui, nous venions de deux univers complètement différents et pourtant j'avais l'impression de le connaitre mieux que personne et qu'aussi il me connaissait, me comprenait si facilement. J'étais bien dans ses bras, tout simplement. Nous avons vécu un an dans un monde parfaitement parfait, rien que nous deux...et la réalité - qui s'appelle père- nous a malheureusement rattrapé. Mon père n'aime pas Nolan, pire, il souhaite que je le quitte. Souhaiter est un verbe trop faible pour vous faire passer le message : mon père exige. Soit je reste avec Nolan et il me coupe les vivres, soit je choisis le bon camp en me tenant à côté de mon père et en disant au revoir à Nolan. Comprenez que ce soit est extrêmement difficile. Je n'ai jamais rien fait en dehors des règles de mon père. Je l'ai toujours suivi, tête baissée, comme un bon petit soldat. De plus...je n'ai jamais vécu sans argent et cette pensée me fait peur. Alors par crainte, par lâcheté j'ai voulu rompre avec Nolan, oubliant mes sentiments et notre vie à deux. Oui j'ai failli me séparer de lui, seulement, je ne suis pas arrivée jusqu'au bout de ma démarche puisque j'ai perdu conscience comme tout le monde dans la ville, ayant une vision du futur qui m'effrayait, qui me rendait complètement tarée. Je ne sais pas ce qu'a vu Nolan, mais depuis ce jour là nos relations sont comme tendus. J'aimerais savoir, j'aimerais vraiment. Et j'aimerais aussi ne pas que cette vision se réalise. J'avais peur à présent, de chaque pas que je faisais, de chaque action, chaque parole dites ne sachant pas comment faire pour aller mieux...

J'étais prête à l'affronter. A faire face à la boule au ventre. Vous savez à 22 ans, ce n'est pas un âge pour faire des grands choix qui changeront totalement votre vie. Voilà, j'étais face à un dilemme, un dilemme dont je ne pouvais pas prendre la fuite les jambes au cou. Non, pour l'une des premières fois de ma vie, j'allais devoir me comporter en femme responsable, maitresse de son destin. PFF, tu parles. Mais qu'est ce que c'est que ce regard sceptique ? Ne trouvez vous pas que c'est un choix difficile ? Ahhhh. J'ai oublié de tout vous raconter pour que vous compreniez. D'un côté vous avez mon père, immensément riche qui m'a toujours couvé de tous les cadeaux possibles et inimaginables. Le genre de père qui veut le meilleur pour sa fille quitte à user de sa force. De l'autre vous avez mon adorable, mon merveilleux Nolan, l'homme le plus sexy, le plus parfait qui partage ma vie depuis un an déjà. Le problème avec Nolan c'est qu'il est pauvre et que par conséquent mon père ne veut pas de lui dans ma vie. Il eut alors la " brillante " idée de me tendre un ultimatum : l'argent ou Nolan. Vous me prendrez sûrement pour quelqu'un de vénale, mais la vérité est que je n'ai jamais vécu sans carte de crédit bourrée de dollars. Jamais je n'ai eu à trimer pour pouvoir me payer quelque chose. Non, je n'ai jamais connu la difficulté financière...Malheureusement me voir sans argent me coupe le souffle. Comment pouvais-je faire ? Merde, comment les gens pauvres mangent et payent leurs factures ? Si je prenais Nolan, je disais à ma famille, à l'argent bien sûr et surtout à mes études de médecine. Assise dans le lit, je n'avais pas dormi de la nuit, me cassant la tête pour savoir quelle serait la meilleure solution pour moi. La poitrine contre mes genoux, j'étais prête à confesser mes sombres pensées à Nolan quand d'un coup, je perdis conscience...

Just a second,
it’s my favorite song they’re gonna play

J'étais sur la route, au volant de ma mini cooper jaune au toit blanc, roulant plus vite que la normale mais c'était tout à fait acceptable. Isora avait extrêmement besoin de moi. Vous savez on a un code entre meilleures amies : toujours être là l'une pour l'autre. Et j'essaye au maximum de respecter ma promesse. Cette nuit allait être une merveilleuse nuit puisque ma meilleure amie était entrain d'accoucher dans l'hôpital du coin et m'avait appelé pour me prévenir. Elle semblait presque terrifiée, incapable d'être seule face à une si grande douleur...Olà les femmes on se calme. Qui a dit que l'accouchement était la meilleure chose au monde ? Non mais, arrêtez de mentir. Accoucher est juste la chose la plus horrible dans son monde. God, ce que je regrette d'être une fille. Anyway, la musique allait à fond et j'étais tout aussi survoltée. Je voulais être là pour mon amie mais quelque chose m'empêchait d'être réellement heureuse. J'avais de plus extrêmement mal au crâne et les noms comme Nolan, Carson et Lukas retentissaient à l'intérieur de moi. J'avais l'impression de ne plus rien contrôler. J'allais exploser. Je slalomais entre les différentes voitures garées aux rétros non refermés (saloperies de chauffeurs), doublais les idiots qui ne savaient pas conduire en retentissant les paroles comme quoi j'étais une party girl, et que Danny Jones aime ça.

Sorry, I cannot hear you,
I’m kinda busy.


Mon téléphone se mis soudain à hurler I Will Survive, sonnerie que Carson avait du me mettre dans mon blackberry sans que je m'en aperçoive. Bitch. Je sursautais en l'entendant hurler qu'elle était effrayée, - je la rassure moi aussi - et zigzaguais sur le côté gauche de la route, prenant un bon coup de volant pour me remettre en selle. Ouf, je l'avais échappé belle. D'ailleurs il me semble que j'ai fait peur au gars en face de moi. Tant pis ! Je soufflais fortement cherchant à faire baisser mon rythme cardiaque. Le téléphone avait arrêté d'hurler cette chanson et moi, de la main droite je vadrouillais sur mon téléphone pour remettre lady gaga en tant que sonnerie ce qui pris assez de temps puisque voyez vous, regarder un portable pendant qu'on conduit est assez...dur. Surtout pour une blonde telle que moi. Je tournais à gauche alors que j'entendis lady gaga se mettre en route. Mais qui osait m'appeler alors que je conduisais ? Mais arrêtez de continuer d'appeler alors qu'on ne répond pas une fois on ne répondra pas une deuxième fois, sinon à quoi sert le répondeur ? Je jetais un coup d'œil à mon portable appuyant sur le bouton à droite pour ignorer cet appel. Allez Quinn, concentre toi sur ta conduite, ce n'est pas le moment de mourir. Intriguée je tentais de regarder le nom qui s'inscrivait sur mon téléphone, espérant presque apercevoir celui de Nolan. Tout avait mal tourné. Je l'avais quitté...pour mon père, pour l'argent. Je n'aurais pas du. Vous savez, même si je ne l'ai dit à personne, Nolan me manque énormément. Je sais très bien qu'il est mieux sans moi et qu'il s'est sûrement trouvé une poupée à protéger. Mon cœur se serra à cette pensée. Oui, j'avais tout l'argent qu'il me fallait -même plus- mais quelque chose me manquait. Ou plutôt quelqu'un. Oui, depuis plusieurs mois j'ai l'impression de ne pas être vivante. D'être anesthésiée, ne ressentant ni la douleur, la peine ou encore la joie. Je suis vide. Vide d'amour et d'envie.

Stop callin’, stop callin’,
I don’t wanna think anymore!

Je commençais à pleurer, les larmes brouillant ma vision. J'avais bien l'intention d'arrêter, mais j'avais l'impression d'avoir déclenché une avalanche de larmes...qui ne voulaient pas s'arrêter. Je frottais mes joues vigoureusement cherchant à reprendre le contrôle de moi-même....alors que ce putain de téléphone continuait de sonner encore et encore. Je balançais cette connerie sur le siège à côté d'un geste de colère, et vis alors le nom de la personne qui m'appelait. Qu'est ce qu'elle me voulait ?! Une demi seconde d'inattention et je me vis alors sur le côté droit de la route, me prenant la barrière de sécurité et faisant un tonneau dans le fossé. Ca avait été si vite et pourtant j'avais vu ma vie passer devant mes yeux, tous ces beaux moments avec lui...Je passais ma main sur mon front, coincée dans la voiture, mes paupières devenant de plus en plus lourde et sentie un liquide chaud sur ma main. Du sang...beaucoup de sang ! J'hurlais de peur en sachant que jamais je ne réussirais à me sortir de ce faux pas. J'hurlais, frappant contre la portière pour essayer de sortir de ma voiture, en vain. Je finis par laisser tomber, me disant que je méritais ce qui se passait, que c'était un simple retour de karma. A présent je ne sentais plus ma jambe gauche, prisonnière comme tout le reste de mon corps. D'un geste de dernier espoir, j'essayais d'attraper mon téléphone, murmurant alors le prénom de Nolan, comme s'il pouvait m'entendre...

Hey les amis et les autres. Vous êtes bien sur le répondeur de la merveilleuse Quinn. Comme vous l'entendez je suis occupée pour le moment ou je n'ai simplement pas l'envie de vous répondre...ou encore mieux je suis dans les bras d'un beau brun. Bref, laissez moi un message. BIP.


Can call all you want,
but there’s no one home,
and you’re not gonna reach my telephone!

" Nolan...NOLAAAN !! "

J'hurlais son prénom en me réveillant tout d'un coup dans notre lit, touchant les moindres parties de mon corps pour voir si tout allait bien. J'étais en vie. Aucune blessure, rien, rien du tout. Je tournais la tête et vis Nolan, un peu désorienté. Je me jetais alors dans ses bras, me promettant que jamais, jamais je ne laisserais cette chose arrivait. C'était juste un mauvais rêve...