caractère :

Souriante

Orgueilleuse
Dynamique

Impulsive

Sérieuse

Lunatique

Marrante

Têtue

Le soleil. Les rayons clairs qui percent mes paupières closes et lourdes brulent littéralement mes yeux océans. Le contact avec cette froideur. Les flocons qui caressent avec douceur mon visage pâle fondent sur les joues comme fondent les feuilles en papier au contact du feu. Ouvre les yeux. J’ouvre les yeux sur cette immensité, ce ciel d’une blancheur à en couper le souffle. Bouge maintenant. Mes bras et mes jambes se mettent à battre avec une concordance parfaite, formant cette silhouette d’ange qui prendrait son envole quand je me lèverai sur la pointe des pieds. Reste. Mes yeux toujours fermés pour m’imaginer dans un monde parfait, un monde d’enfants où il n’y aurait règles et interdits, mes mains se refermèrent sur cette poussière d’étoiles, cette poudre à la couleur du sucre et à la texture de la barba papa. J’étais comme dans un rêve, un rêve de petite fille qui jouait dans la neige d’hiver pour la première fois de sa vie. Un rêve où rien n’avait d’importance hormis le moment présent. Il y avait ce froid, cette neige, ce chien qui était heureux de courir, au bout de la ruelle un autre enfant qui l’appelait et puis, il y avait moi. Petit ange qui possédait des yeux pleins de magie et de rêve, petit ange qui était allongée sur un nuage de coton, souriant pour montrer sa joie, souriant parce qu’il n’avait point les mots pour décrire ce qu’il était en train de vivre. « Chris rentre tout de suite, tu vas attraper la mort ! » Ma mère me tira délicatement par le bras pour me relever, m’obligeant au passage à ouvre les yeux à nouveau. « Maman, je n’ai pas froid je te jure. Tu as vu toute cette neige ? C’est magnifique. » Ma mère se baissa pour être à ma hauteur et, voyant sa petite fille le sourire aux lèvres, émerveillée par ce phénomène, elle soupira et adopta un regard plein d’amour avant de me prendre la main en douceur. « Oui ma chérie, c’est magique. Maintenant on va manger. » Elle était comme ça ma maman, toujours sereine, toujours très douce et tendre avec les personnes qu’elle côtoyait. Et même dans les moments difficiles, face à une petite princesse très, je dirais même trop dynamique, elle trouvait cette force que j’ai toujours voulu avoir. « Chris Aina O’Brien, voulez-vous bien m’expliquer cette pagaille ?! » Dans la salle de bain, des palettes de maquillage éparpillées sur le sol, des traces de rouge à lèvres sur les miroirs et du mascara sur les serviettes de toilette toutes propres. Au beau milieu de la pièce, une jeune fille âgée de sept ans à peine, vêtue d’une robe de princesse rose et maquillée comme un clown, comme à sa plus grande habitude, cette blondinette affichée un souriante angélique. « Tu sais maman, je t’aime. » Mais très futée aussi, le portrait craché de son père. Mon nom est Chris Aina O’Brien et, j’ai toujours su trouver les mots pour me faire comprendre et pour calmer la situation. La comprendre, c’était plus dur… « Pourquoi il n’a pas appelé ?! Il aurait appelé… » J’étais en train de faire les quatre cents pas dans mon appartement à New York tout en me tirant les cheveux sous les yeux de ma colocataire qui essayait comme elle le pouvait de me rassurer. « Chris, calme toi. Il n’a peut-être tout simplement pas le temps ou alors il… Peut-être qu’il n’y a pas de réseau ! » Je me déplaçais au quatre coin de la pièce, elle me regardait tranquillement installée dans le sofa. « C’est le Canada Alex, pas le Pole Nord. Ça fait quatre semaines maintenant, je n’en peux plus d’attendre… » Je me mis à taper dans un mur. De rage ? De peur ? De tristesse ? Ou tout cela mélangé ? C’était trop, quatre semaines que je retenais les larmes, que je faisais comme ci j’étais heureuse, comme ci tout aller bien. Un mois que mon cœur battait à tout rompre. Quatre longues semaines sans l’ombre de sa voix, sans nouvelles. Je me laissais glisser le long de la porte qui séparer le séjour de la cuisine tout en pleurant, en pleurant les larmes que j’avais retenu depuis si longtemps. Ces chaudes gouttes roulaient sur mes joues jusqu’à se poser sur le sol humide par ma faute puis je me rappelais. Je me rappelais son départ il y avait un mois jour pour jour, je me rappelais de notre dernier baiser dans le hall de l’aéroport, de mes dernières paroles avant son départ. « Prend soin de toi surtout et ne m’oublie pas. N’oublie pas que je t’aime. » Les semaines passèrent, les mois passèrent, les années passèrent et la douleur se fit de moins en moins lourde. J’oubliais petit à petit son sourire ravageur, la douceur de ses lèvres qui se posaient délicatement contre les miennes, ses bras autour de la taille qui me protégeaient et me rassuraient quand la peur ou la tristesse m’envahissait. Ses mains qui s’emboitaient parfaitement dans les creux des miennes, ses doigts qui se glissaient dans mes cheveux quand je lui souriais, son odeur, sa voix, son touché, le bruit de ses pas derrière moi… Tout ne paraissait que souvenirs et je poursuivais ma vie. Quatre ans que tout est fini, quatre ans c’est bien assez pour ce faire une raison, pour faire son deuil. Je ne vais pas dire que je l’ai oublié, il restait mon premier et véritable amour mais la vie continuait et c’est-ce qu’il aurait voulu. « Alex c’est le week-end debout ! » Je sautais sur le lit de ma colocataire pour la réveiller. Il était neuf heures , les rideaux filtraient les rayons du soleil en ce matin d’automne, aujourd’hui c’était samedi et pour moi, week-end rimait avec fêtes, shopping, rire et conneries et non avec grasse matinée, bon film, pop corn et aller hop ! Au lit à vingt trois heures. « Chris ! Qu’est-ce que tu as prévue aujourd’hui encore ! » Je tirais les draps, lui retirais l’oreiller qu’elle avait mis avec précaution sur la tête et lui répondis en rigolant. « C’est une surprise… » Il fallait si habituer, mais c’était moi, c’était mon quotidien. De temps à autre j’allais rendre visite à ma famille restée en Irlande, je continuais mes études à université et ma vie sociale était plutôt sympa. Je n’es jamais été une fille difficile, j’ai mon caractère c’est tout. Une vraie pile électrique, encore aujourd’hui.

La jeune femme était tranquillement chez elle, assise en tailleur sur le sofa de son petit apparemment, sans maquillage, pas coiffée comme si elle venait de se réveiller en plein milieu d‘après-midi. Alex n’avait pas passé la nuit ici, Chris était donc seule, dans le noir, les volets fermés pour seule touche de couleur une petite lampe qui n’éclairée que très peu. Cela lui suffisait parfaitement, cette lueur illuminée ces souvenirs comme le soleil donnait la chaleur sur Terre. Une tasse de café à la main, elle regardait de vieilles photos, pour se rappeler, pour ne pas oublier. Des photos d’enfance, d’elle et ses frères dans son pays natal, l’Irlande, de son arrivée à New York, des paysages, de ses amis, de ses petits amis, de sa famille, de Jared et elle avant son départ pour le Canada. Que de beaux souvenirs qui lui donnèrent le sourire et lui laissèrent échapper une gouttes d’eau. Non, pas de tristesse ou de regrets mais de bonheur, de nostalgie. Celle-ci vint se déposer sur l’une de ses photos souvenirs, une photo d’elle et Jared et…

Chris se retrouva à la porte des Ganagher. Elle se figea et partit d‘un pas entrainant vers la sortie quand tout à coup, un bruit sourd se fit entendre dans la chambre de Jared. Sans hésiter elle fit marche arrière dans le couloir et se dirigea comme une furie dans la pièce qu'elle venait de quitter quelques minutes plus tôt. C’était comme-ci on lui ordonnait de faire ce qu’elle faisait, ces pieds ne lui demandaient point son avis, elle ne pouvait résister. Quelques secondes plus tard, Chris se retrouva sur le pilier de la chambre et, après avoir ouvert la porte brusquement, ses yeux balayés la pièce de gauche à droite et s’arrêtèrent nets sur LUI. Il était là, devant ses yeux, allongé au sol une bouteille à la main, bien amoché comme s’il venait de se battre. La jeune femme poussa un cri de terreur et se précipita, se laissant tombée à genou devant lui. « Jared ! » Du bout de ses doigts, elle remit l’une de ses mèches en place, celle qui lui cachait son visage angélique, tout en lui effleurant la joue. Elle prit la bouteille l’alcool vide entre ses mains et la lança de toutes ses forces à l’autre bout de la chambre. Le prenant par le cou pour le redresser et le serrer dans ses bras comme elle le faisait si souvent, elle murmura inquiète : « Jared, que ce passe t-il ? Tu sais que tu peux tout me dire. » C’était le cas, ils n’avaient jamais eu de secret l’un pour l’autre, aujourd'hui comme hier. La jeune femme sentait les larmes montaient aux yeux mais, elle voulait être forte, pour lui. Jared échappa un sanglot puis, se mit à pleurer entrainant la blonde avec lui. Ses doigts montèrent jusqu’à son dos et, il serra son pull sans la quitter dans yeux. Elle le regardait avec un sourire rassurant comme si tout aller bien. « Qui suis-je ? Putain, Chris, qui suis-je ? » Ces paroles résonnèrent dans l’esprit de Chris. Il allait mal, elle se savait mais, elle savait aussi qu’elle l’avait retrouvé, que c’était Jared, celui qu’elle avait toujours connu et jamais plus elle ne le quitterait. « Tu es toi, Jared. Toi. Juste toi. Peu importe ton nom, ta famille, ton passé. Il n’y a que toi, ce que tu es, ce que tu veux. Tu m’entends ? » Ces mots sortaient de sa bouche machinalement, sa bouche qui tremblée de désir, de soulagement et de peur à la fois. Jared ne dit rien, elle non plus d'ailleurs, elle avait eu si peur pour lui. La jeune femme ferma les yeux comme pour éterniser ce moment, elle l’avait aimé et elle l’aimait encore. Elle était folle amoureuse de lui et cet instant lui confirmait. « Je t’aime Chris. Reste avec moi. » Ses larmes coulèrent encore plus et les paroles que le jeune homme venaient de lui offrir étaient sans doute le plus beau cadeau qu’elle aurait pu espéré. Comme pour répondre à Jared, Chris se pencha vers lui et déposa ses lèvres contre les tiennes longuement tout en laissant paraître en sourire qui voulait dire ‘je te le promet. Je ne te laisserais jamais plus seul.’

« Tic ! Tac ! Tic ! Tac ! ». Chris était chez elle, assise en tailleur sur le sofa de son petit apparemment, sans maquillage, pas coiffée comme si elle venait de se réveiller en plein milieu d‘après-midi. Alex n’avait pas passé la nuit ici, Chris était donc seule, dans le noir, les volets fermés pour seule touche de couleur une petite lampe qui n’éclairée que très peu. Cela lui suffisait parfaitement, cette lueur illuminée ces souvenirs comme le soleil donnait la chaleur sur Terre. Une tasse de café à la main, elle regardait de vieilles photos, pour se rappeler, pour ne pas oublier. Des photos d’enfance, d’elle et ses frères dans son pays natal, l’Irlande, de son arrivée à New York, des paysages, de ses amis, de ses petits amis, de sa famille, de Jared et elle avant son départ pour le Canada. Que de beaux souvenirs qui lui donnèrent l’impression de déjà vu. Elle apporta son doigt contre ses lèvres, passant sa langue entre celle-ci et, un goût de sel s’y fit ressentir. Le souvenir d’un doux baiser au goût de la mer, l’odeur de Jared imprégné sur son pull. Hallucination ? Souvenir trop réel ? Réalité ? C’était si réel …